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QUTUF... : L'Imâm Mâlik
 
 

Une enfance studieuse

Le frère aîné de Mâlik s'appellait An-Nadhir النذر . Il l'avait précédé dans la demande du savoir et était connu des savants de Médine. Ainsi Mâlik était connu sous l'appellation de Akhou An-Nadhir أخو النذر , frère de An-Nadhir. Plus tard, quand Mâlik sera célèbre les médinois l'appelleront   Akhou Mâlik. Mâlik rapporta que quand il avait 7 ans, son père posa une question de fiqh. Son frère répondit, et lui n'avait pas su répondre. Son père lui dit alors : « l'élevage des pigeons t'éloigne de demander le savoir ». Mâlik fut vexé par la remarque de son père et abandonna l'élevage des pigeons, pour se consacrer à l'étude du Coran et des hâdîth. Mâlik travailla pour une courte période comme cordonnier. Puis, il aida son frère An-Nadhir dans le commerce des tissus. Mâlik avait aussi trois soeurs : Oum Abi Bakr أم أبي بكر , une deuxième qui vivra avec lui et la troisième Oum Ismâ'îl أم اسماعيل . Son neveu Ismâ'îl rapportera les traditions de son oncle Mâlik.  

Tout jeune, Mâlik voulait devenir chanteur, sa mère le dissuada de devenir chanteur en lui disant : « mon fils, si les chanteurs ne sont pas beaux ou ne plaisent pas, les gens se détournent d'eux, demande plutôt le fiqh ». Quand il eut 8 ou 10 ans selon les récits, elle l'habilla des vêtements des savants et l'envoya pour étudier les hâdîth.  Sa mère lui recommanda de se faire le disciple de Rabî`ah. Elle lui donna une recommandation, qui démontre son intelligence et son sens de l'analyse, elle lui dit : « Avant d'apprendre le savoir de Rabî'ah, étudie d'abord son caractère et ses bonnes mours ».  C'est le grand savant Rabî'ah Ibn Abî 'Abd Ar-Rahmân Al-Madani ربيعة بن أبي عبد الرحمن المديني , pour puiser dans son savoir. Rabî`ah, que Dieu l'agrée et l'accueille dans sa demeure, était surnommé "Rabî'ah Ar-Ra'y" pour son intelligence et son esprit vif. Rabî`ah était un esclave de la famille Al Monkar mais quand une personne atteint ce degré dans la science l'esclave devance l'homme libre. Les savants sont unanimes quant à son éminence en matière de science et de jurisprudence. Yahyâ Ibn Sa'îd dit de lui : "Je n'ai vu plus sensé que Rabî`ah".

Le jeune Mâlik apprit la science de Rabî'ah. Ils se rendaient ensemble chez Az-Zouhrî pour suivre son enseignement. Devenu jeune homme Mâlik sera un ami intime de Rabî`ah. Mâlik pouvait contredire son maître dans certains avis juridiques, mais cela ne créait pas de tension entre eux. Mâlik a rapporté beaucoup de hâdîth de son maître, mais très peu dans son livre Al Mouwattâ'. Mâlik a été très influencé par Rabî`ah en ce qui concerne les savants Iraquiens. Rabî`ah avait des mots très dures, comme les aura Mâlik plus tard. Rabî`ah dira une phrase qui restera célèbre : « C'est comme si le prophète qui nous a été envoyé n'est pas le prophète qui leur a été envoyé ». Mâlik prendra à son compte aussi les actes des gens de Médine, Rabî`ah privilégiait les actes des Médinois sur les hâdîth ahâd أحاد (rapporté par un seul compagnon). Lorsque Rabî'ah décéda en 130H, Mâlik prononça ces mots nostalgiques : " La saveur de la jurisprudence a disparu depuis la mort de Rabî'ah ".

Dans son enfance, l'Imâm Mâlik mémorisa le Noble Coran, puis apprit les hâdîth prophétiques et les verdicts religieux (fatâwâ) des Compagnons. Il étudia la jurisprudence de l'Ecole de la transmission et s'initia à la réfutation des courants déviants (Bidra). Il se montra brillant dans l'acquisition des sciences islamiques et se distingua par son excellente mémoire.

L'Imâm Ibn Hourmouz figurait parmi ses maîtres les plus distingués. C'est le grand savant qui compte parmi les sept plus grands de Médine Abû Bakr 'Abd Allah Ibn Zayd أبو بكر عبد الله بن يزيد connu sous le nom d'Ibn Hourmouz ابن هرمز . Ibn Hourmouz était un mawali (vassal) non arabe qui appartenait aux Soudousiyins. Il était boiteux et aveugle, il était surnommé le boiteux Al 'Araj أ ل عرج . S'il fut dans l'ordre le deuxième professeur de Mâlik, il sera par son importance le premier et celui que Mâlik suivra le plus longtemps. Mâlik suivit uniquement son enseignement pendant 7 ou 8 ans et sera son ami pendant 30ans, jusqu'à sa mort en 148H. Il rapporta qu'il arrivait dans la demeure d'Ibn Hourmouz après la prière du fajr et qu'il ne la quittait que tard dans la nuit. Comme Ibn était atteint de cécité, il lui servait de guide et lui posait des questions pendant tout le trajet. On rapporte qu'un jour Ibn Hourmouz entendit quelqu'un à sa porte, il demanda à sa servante de voir qui se présentait ;  « c'est cet enfant blond (Mâlik) ». Ibn Hourmouz lui dit : « Laisse le entrer, il est le plus savant des gens ». Ibn Hourmouz avait fait jurer à Mâlik de ne pas rapporter ses hâdîths de peur qu'un d'eux ne soit pas juste malgré toutes les précautions dans la sélection des sources. Il marquera Mâlik de cette empreinte de crainte. C'est de lui qu'il prit cette habitude de répondre « je ne sais pas ». Mâlik a rapporté le conseil d'Ibn Hourmouz à ses élèves : « Il faut que le savant enseigne à son assistance le terme « je ne sais pas » pour que cela soit une base où ils se réfugient. Si l'un d'eux est interrogé sur ce qu'il ignore qu'il réponde « je ne sais pas » ».

Il eut aussi parmi ses professeurs Nâfi', l'esclave affranchi de 'Abd Allâh Ibn 'Omar. C'est un des plus grands savants de Médine, surnommé l'étendard du savoir ; son nom complet est Nâfi' Ibn Sarjîs  نافع بن سرجيس , connu sous le surnom de Aboû 'Abd Allah Addaylamî  أبو عبد الله الديلمي pour son origine de Daylam. Il a appris la science de son maître 'Abd Allâh Ibn 'Omar. Il était d'une intelligence rare, parlait peu et avait un fort accent du à ses origines. Ce qui n'empêcha pas le calife 'Omar Ibn 'Abd Al-'Azîz de l'envoyer en Egypte pour enseigner le hâdîth et être le mufti. Il n'aimait pas qu'on l'importune dans la rue, et Mâlik était trop jeune pour pouvoir lui poser des questions pendant le cours qu'il donnait à la mosquée. Il trouva un stratagème pour l'aborder ; il l'attendait à la sortie de sa maison pendant des heures sous un soleil ardent et pendant le froid mordant des matins de Médine. Quand Nâfi` sortait de sa maison, il le suivait le saluait à plusieurs reprises et profitait de son entrée dans la mosquée pour lui poser une question et une seule. La soeur de Mâlik avait peur pour son frère à cause du soleil et du froid, elle demanda à son père d'interdire à Mâlik ces heures d'attentes de Nâfi`. Le père lui répondit : «  Laisse le, il est en train d'apprendre le hâdîth du prophète . ». Mâlik suivit son enseignement une courte période, puisque Nâfi` mourut en 117 ou 120 selon les sources. Mâlik rapportera beaucoup de traditions de lui. Les savants du hâdîth estiment que les traditions ayants comme chaîne de transmission « Mâlik de Nâfi` de 'Abd Allâh Ibn 'Omar » est la plus sûre des chaînes. Si on y rajoute As Safiri, on l'appelle alors «  la chaîne d'or ». Nâfi` rapportera aussi des traditions de Aboû Hourayra أبي هريرة , de Aboû Sa'îd al Khoudrî أبي سعيد الخدري et de 'Âïcha.

Nous pouvons citer aussi parmi ses professeurs Aboû Bakr Muhammad ibn Mouslim أبو بكر محمد بن مسلم connu sous le patronyme de Ibn Chihâb Az-Zouhrî بابن شهاب الزهري. Ibn Chihâb était Médinois apparenté au prophète, sur lui salut et bénédiction, par son grand père Zahra du coté maternel. Il avait rencontré des compagnons du prophète et avait appris les traditions d'eux. Ibn Dinar le grand savant des tabi'ins dira de lui : « Par Allah, je n'ai jamais rencontré un homme comme ce quraïchite ». Le calife 'Omar Ibn 'Abd Al-'Azîz lui avait demandé d'écrire les traditions prophétiques. On le vit alors parcourir la terre d'Islam avec des cahiers pour écrire les traditions. C'est grâce à cela que Mâlik a appris le savoir des sept plus grands savants de Médine et leurs traditions. 'Omar Ibn 'Abd Al-'Azîz dira d'Ibn Chihâb : «  Prenez d'Ibn Chihâb car il n'y a pas plus savant que lui dans la tradition de ceux qui nous ont précédé ». Mâlik qui ne l'a connu que peu, dira à propos d'Ibn Chihâb : « Il est le récipient du savoir ». Ibn Chihâb décéda en 124H aux frontières de la Palestine , dans le village de Chaghb شغب , qu'Allah lui fasse miséricorde et place en sa présence le jour de la rétribution.

Mâlik eut aussi comme professeurs et amis, deux des imams descendants de Ali, Muhammad Al-Bâqir محمد الباقر et son fils Ja'far As-Sâdaq جعفر الصادق . C'est ce deuxième qui influença le plus Mâlik. Son nom complet est Ja`far Ibn Muhamed Ibn 'Alî Ibn Al Houssein جعفر بن محمد بن علي بن الحسين qui décédera en 148H. C'est un homme pieux, ascète et qui n'aimait ni les querelles ni l'extrémisme. Une amitié particulière le liera à Mâlik qui dira de lui : «  J'allais rendre visite à Ja'far Ibn Muhammad qui aimait beaucoup plaisanter et avait toujours le sourire. Mais, quand il parlait du prophète, sur lui le salut, il devenait vert jaune. Je lui est rendu souvent visite et je ne le trouvais que dans un de ces trois états : il jeûnait, priait ou lisait le Coran. Il ne parlait du prophète qu'en état de pureté corporelle, et ne parlait que de ce qui le regarde. Il était des savants ascètes adorateurs, qui craignent Dieu. Et il retirait toujours son coussin pour le mettre sous moi  ». De Ja`far, il a appris le raisonnement, là où il n'y a pas de texte, et comment déduire les jugements à partir d'un texte. Par exemple dans le commerce, le fait d'accepter le témoignage d'une seule personne au lieu de deux, quand le plaignant n'est pas sincère. Mâlik appris beaucoup de traditions de lui ; il en rapportera neuf dans son livre Al Mouwattâ' . Ja'far ne rapportait le hâdîth qu'en état de pureté rituelle comme le fera Mâlik. Malgré cette amitié qui le lie à Ja'far et son père, Mâlik estimait que seuls les trois premiers califes Aboû Bakr, `Omar et `Othman étaient des califes biens guidés et que 'Ali était un compagnon comme un autre. Malgré cet avis, il avait l'estime de deux imams shiites.

Mâlik possédait une mémoire brillante, il rapporte : " Un jour, Ibnou Chihâb Az-Zouhrî ابن شهاب الزهري a récité pour moi 40 hâdîth et plus encore. Parmi ces hâdîth, il y en avait qui étaient très longs. Je les ai retenus, puis je lui ai demandé de me réciter à nouveau les quelques hâdîth qui étaient en plus des 40. Il refusa et je lui dis alors : "Si vous étiez à ma place, n'auriez-vous pas aimé qu'on les répéta pour vous?". Il répondit par l'affirmative et il les répéta. C'est ainsi que je vis que tout ce que j'avais retenu était correct ."

Il a dit aussi : «  Les gens ont maintenant une mauvaise mémoire. J'allais chez Sa`id Ibn Mousayyib, 'Ourwa, Al-Qâsim, Aboû Ousama, Salim, et d'autres encore ... Je faisais une tournée et auprès de chacun d'eux, j'apprenais 50 à 100 hâdîth et je n'ai jamais mélangé les hâdîth de l'un avec ceux des autres ».

On lui demanda un jour s'il a entendu un hâdîth de ' Amroû Ibn Dînâr عمرو بن دينار un des plus grand imam de Médine mort en 126 H. Il dit qu'il avait bien assisté un jour à son cours, mais qu'il avait vu les gens debout, écrivant le hâdîth. Mâlik n'écrivait jamais le hâdîth debout, il pensait que c'était un manque de respect pour le prophète. Mâlik a accompli son premier pèlerinage étant jeune et a rencontré 'Atâ ibn abî Rabâh  ( عطاء بن أبي رباح ) un des sahaba.

L'étape suivante de l'apprentissage de l'Imâm Mâlik fut marquée par son initiation auprès d'un grand nombre de Cheikhs. Selon l'Imâm An-Nawawî, il rapporta des hâdîth de 900 maîtres, dont 300 Successeurs du Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui, les 600 autres étant des Successeurs de Successeurs. Il y a sûrement de l'exagération dans cette affirmation, car Mâlik lui-même a affirmé qu'il suivait un enseignant jusqu'à ce qu'il apprenne tout son savoir, avant de changer pour un autre. Mais il est probable que Mâlik ait assisté aux cours de plusieurs savants, qui enseignaient dans la mosquée du prophète.

Parmi ses Cheikhs, nous pouvons également citer le juriste et savant-mémorisateur Yahyâ Ibn Sa`îd Al-Ansârî, le Juge de Médine, et le prédicateur aux exhortations vibrantes, Salamah Ibn Dînâr Aboû Hâzim As-Soûfî. On peut encore citer Ibn `Ourwa, Yahya ibn Sa'd al Ansari, Aboû al Aswad ibn Nawfal, Zyad ibn Sa'd et bien d'autres savants. Il est important de remarquer que Mâlik n'a jamais voyagé pour rencontrer des savants ou suivre leurs enseignements. Il répugnait à quitter Médine même dans la quête du savoir. A cette époque, il était courant que l'on voyage à travers l'empire en quête de savoir, et c'était même recommandé. On cite souvent l'histoire du savant qui parcoura la distance Médine-Egypte pour un hâdîth et ne s'arrêta pas pour se reposer. Mâlik avait la certitude que les habitants de Médine avaient plus de science que les autres, et qu'il n'y avait donc pas de raison de voyager pour demander un savoir qui était sur place. Son origine modeste lui posa quelques problèmes pour suivre ses études. Son élève Aboû Al Qâsim dira que Mâlik a été obligé une fois de vendre la charpente de son domicile pour pouvoir survivre.

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