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QUTUF... : L'Imâm Mâlik
 
 

Fatâwâ de l'Imâm Mâlik

Le domaine de la fatwâ est un critère pour reconnaître la sincérité des savants. La fatwâ est une réponse - c’est la traduction du mot arabe - à une question concernant la vie du musulman qu’elle soit religieuse ou profane. Celui qui se presse à répondre ou qui cherche à plaire à ceux qui le questionnent, celui-là n’est pas des gens de la fatwâ. La fatwâ est une des sciences les plus exigeantes et la plus difficile à appréhender par le savant. Elle exige une connaissance des plus étendues : la science du Coran, la science du hadith, la généalogie des narrateurs, le fiqh et la connaissance des avis des savants et leurs argumentaires et cela ne suffit pas. Il faut surtout avoir un esprit de synthèse et un pouvoir de déduction de toutes ces connaissances pour émettre une réponse qui répondent aux besoins des demandeurs et qui respecte la loi divine. Toutes les questions exigent une fatwâ (réponse), mais toutes les questions n’exigent pas une réflexion personnelle. Les réponses aux questions concernant les interdits sont connues, ou les réponses aux questions classiques de la zakat ou autres sont connues, il n’y a plus besoin d’effort personnel (اجتهاد ijtihâd). Quant aux questions qui n’ont pas de réponses connues, c’est le domaine des savants de la spécialité et à eux seuls de répondre. Un imam de mosquée n’est pas un mufti (homme qui émet des fatâwâ), lui poser des questions graves (divorce, licite, illicite, etc.) est une erreur à ne pas commettre. On rapporte qu’au temps des sahâba صحابة, lorsque quelqu’un posait une question à l’un d’eux, il l’envoyait à quelqu’un d’autre de peur de répondre. La peur de répondre à une question qui nécessite un effort personnel est la preuve de la sincérité du savant. La réponse met en jeu les valeurs et les fondements de l’islam : obéissance à Dieu, paradis ou enfer, licite ou illicite. Celui qui émet les fatâwâ porte la charge de ce qu’il dit et la faute commise par ceux qui le suivent, ce n’est donc pas un acte aisé.

Le scrupule de l'Imâm Mâlik transparaît dans sa parole : " La chose la plus éprouvante pour moi c'est d'être interrogé sur une question du licite ou de l'illicite, car il s'agit de trancher dans la religion. " Il disait par ailleurs : " Celui qui aime répondre aux questions concernant la religion, qu'il pense qu'il s'expose par cela au paradis ou à l'enfer, et qu'il réfléchisse à la façon de s'en sortir au jour dernier puis, qu'après cela, il réponde. Et il n'y a rien de plus dur pour moi que de répondre à une question sur le halâl et le harâm, car cela (la réponse) est une affirmation d'une Loi d'Allah et j'ai connu des hommes de science dans notre pays (en parlant de Médine) pour qui, répondre à une question concernant le halâl et le harâm était aussi terrible que de subir la mort ". Il disait : " Parfois, on me fait part d'une question et je passe toute la nuit à la traiter." Il arrivait qu'une personne vienne le consulter pour une question juridique et reparte avec pour toute réponse de l'Imâm : " Laisse-moi, je dois y réfléchir." La précipitation n'avait aucune place dans ses verdicts. Plus encore, quand l'Imâm était questionné sur une chose qu'il ne savait pas, il répondait sobrement : «  Je ne sais pas "لا أدري"  ». Il aimait répéter : «  Je ne sais pas, est une réponse exacte à une question posée  ». C'est ainsi que l'Imâm Mâlik passa des années sans avancer une opinion sur certaines questions complexes et ambiguës. Il dit : " Voilà une dizaine d'années que je réfléchis à une question, sans arrêter une opinion ." On rapporte qu'une personne est venue d'Afrique du Nord et lui posa 40 questions sans obtenir une seule réponse. Il insistait en lui disant : " Je suis venu jusqu'à toi de mon lointain pays pour te poser ces questions et voici que tu me réponds que tu ne sais pas, toi le grand Imâm de Médine. Que vais-je dire aux miens ?" Et Mâlik de répondre : " Dis-leur que Mâlik ne sait pas ." A ceux qui le critiquent pour ses réponses négatives, il répondait : Celui qui a envie de répondre à une question, qu'il place devant lui le paradis et l'enfer et qu'il imagine sa position devant Allah demain (le jour du jugement).

من أحبَّ أن يجيب عن مسألة فليعرض على نفسه الجنة والنار و ليتصور موقفه من الله غداً

Mâlik avait pris à son compte la parole du compagnon du prophète Abû Dardâi أبي الدرداء : ““je ne sais pas” c’est la moitié de la science لا أدري نصف العلم”. Il n’était pas le seul, Omar disait : “la science c’est le livre (Coran), la sunna et “je ne sais pas”. Avant d’émettre la moindre fatwâ, Mâlik disait « لاحول ولا قوة إلا بالله. Il n’y a de pouvoir et de puissance que grâce à Allah ». Ibn Wahb ابن وهب a entendu Mâlik dire : « J’ai appris les sciences pour moi-même et non pour que les gens aient besoin de moi. Mais les gens sont ainsi ». On peut citer des centaines de récits qui rapportent que Mâlik a été questionné sur plusieurs sujets et n’a répondu que sur quelques-uns. Il disait : « Que suis-je pour savoir tout ce que vous ignorez, Ibn Omar disait « je ne sais pas », qui suis-je pour répondre ». En matière de jurisprudence, Mâlik puisait dans le Coran, exigeant que l’exégète ait une excellente maîtrise de la langue arabe. Puis, il s’appuyait sur le hâdîth et la sunna, avec une grande minutie dans l’authentification des narrations et de sincérité des narrateurs. Il considérait la pratique des gens de Médine comme un argument législatif.

On rapporte que la première fois que Mâlik a été amené à émettre des fatâwâ c’est quand un groupe d’Egypte vint pour poser des questions à son cheikh Rabî‘ah. Celui-ci venait de rejoindre la miséricorde de l’Eternel, le groupe demanda aux gens de Médine à qui poser leurs questions, ils indiquèrent tous Mâlik qui était un jeune homme. Chaque fois que le groupe lui posait une question, Mâlik pleurait puis répondait. Souhnoûn سحنون le grand savant malikite de Kairouan (Tunisie) a expliqué cela en ces termes : « Il pleurait car il avait une réponse à la question et avait compris que dorénavant les gens avait besoin de lui ». Mâlik a rapporté qu’un jour son professeur Rabî‘ah a pleuré beaucoup, on lui demanda quel malheur s’était abattu sur lui. Il répondit : « Aucun, mais on a questionné aujourd’hui un homme qui n’avait aucun savoir. »
La première fois que Mâlik s’opposa dans sa fatwâ aux savants de Médine, c’est quand il fut interrogé par Al Hassan Ibn Zayd الحسن بن يزيد, gouverneur de la ville au sujet d’un l’homme décédé qui avait promis ses deux filles aux fils de ses frères et avait touché la dote. Ibn Abi Dhaïb ابن أبي ذئب, grand mufti de Médine et les autres savants avaient conclu à la légalité de la procédure. Mâlik, qui était un jeune homme, déclara le mariage illicite à la colère de l’assistance. Son argument était qu’on n’a pas désigné le nom des deux époux autrement dit qui doit épouser qui. Tous admettront son argumentaire et cette fatwâ fera jurisprudence après Mâlik. Il s’opposera à ses cheikhs concernant le voleur de blé, celui-ci avait volé une quantité proche de celle qui condamnait à la main coupée. Les cheikhs voyaient qu’il mérite le châtiment et Mâlik voyait que la main n’est coupée que pour une somme supérieure à celle citée, c'est-à-dire un quart de Dinar. Tous les autres savants approuve la fatwâ de Mâlik et lui reconnurent sa science. Quand le gouverneur de Médine réunissait les savants pour une question juridique, Mâlik était toujours le dernier à parler. Ibn Hourmouz, son cheikh lui avait donné ce conseil : « Si tu es en présence des gens du pouvoir soit le dernier à parler et ne parle que peu ». Mâlik ne voulait pas répondre aux suppositions et ne traitait que des cas avérés. Il disait en cela : « la meilleure manière pour un savant de nuire à la science est de répondre à toutes les personnes qui l’interrogent ». A ce sujet, Mâlik a dit une phrase qui devrait être inscrite en lettres d’or et que chacun devrait avoir devant lui lorsqu’il émet une fatwâ : « Il n’est pas de l’habitude des gens, ni de ceux qui nous ont précédé et je n’est rencontrer personne qui en parlant d’une chose :ceci est licite ou ceci est illicite. Aucun d’eux n’aurait osé dire cela, mais ils disaient : nous détestons cela, nous voyons cela bon, nous évitons cela, nous ne voyons pas cela. »

لم يكن من أمر الناس ولا مَن مضى من سلفنا، ولا أدركت أحدًا أقتدي به، يقول في شيء: هذا حلال وهذا حرام، ما كانوا يجترئون على ذلك، وإنما كانوا يقولون: نكره هذا، ونرى هذا حسنًا، ونتقي هذا، ولا نرى هذا". وزاد عتيق بن يعقوب عن مالك: ولا يقولون حلال ولا حرام، أما سمعت قول الله عز وجل: (قُلْ أَرَأَيْتُمْ مَا أَنْزَلَ اللَّهُ لَكُمْ مِنْ رِزْقٍ فَجَعَلْتُمْ مِنْهُ حَرَامًا وَحَلاَلاً قُلْ آللَّهُ أَذِنَ لَكُمْ أَمْ عَلَى اللَّهِ تَفْتَرُونَ) (سورة يونس: الآية59)، الحلال ما أحلَّه الله ورسوله، والحرام ما حرَّمه الله ورسوله

Un de ces élèves 'Atiq Ibn Ya'qoûb عتيق بن يعقوب a rajouté, le tenant de Mâlik : « Ils ne disaient ni licite ni illicite, n’as-tu pas entendu la parole divine « Que dites-vous de ce qu'Allah a fait descendre pour vous comme subsistance et dont vous avez alors fait des choses licites et des choses interdites ? - Dis : " Est-ce Allah qui vous l'a permis ? Ou bien forgez vous (des mensonges) contre Allah " sourate 10 verset 59 » ; Le licite est ce que Allah et son prophète ont autorisé et l’illicite est ce que Allah et son prophète ont interdit. ». Quand il émettait une fatwâ, où il n’y avait pas de texte sûr, il disait à la fin : « je crois أظن ». Ces élèves lui reprochaient cela, il se justifiait par le verset coranique du sourate 45 verset 32 : إن نظن إلا ظنا وما نحن بمستيقنين et nous ne faisions à son sujet que de simples conjectures et nous ne sommes pas convaincus.». Il rajouta : « j’ai peur qu’à cause de cette fatwâ, je ne subisse le jour du jugement, les pires tourments. La science n’est pas sans conséquence. La science est un poids énorme et il le sera encore plus le jour du jugement ».

Mâlik a émis beaucoup de fatâwâ qui ne suivent pas l’avis de la majorité des autres savants, c’est le cas aussi des autres grands imams. Il a autorisé la femme à demander le divorce si elle découvre un défaut chez son époux et que ce défaut n’était pas apparent le jour du mariage. Le défaut peut être physique ou comportemental. Il a émis des conditions concernant la polygamie et ceci dans le but de protéger les droits de l’épouse et des enfants. Le fait d’épouser une autre épouse ne doit pas provoquer de tord à la première famille, le but de la charia est de protéger les droits existants en premier lieu au détriment de ceux à venir.
Une autre fatâwâ célèbre oblige celui qui a construit un mur sur ses terres de le démolir s’il empêche son voisin de profiter du soleil qui est un bienfait divin et aucun homme ne peut priver un autre de ce que Dieu donne. Concernant l’héritage par exemple, il disait qu’on ne pouvait pas l’amputer des dettes de Dieu comme la zakat par exemple et cela même si la dette est établie. Autrement dit, on ne peut pas sortir la zakat si le mort ne la pas fait lui-même au contraire des dettes que le mort avait contracté avec les hommes. Il voyait dans cela un préjudice pour les personnes alors que Dieu est clément concernant son droit sur les hommes.
Il a été aussi l’objet de critiques et de moqueries quand il a admis que la grossesse pouvait se poursuivre pendant trois ans dans le ventre de la mère.
Il n’autorisait pas de jeûner les six jours de Chawâl شوال (le mois qui suit Ramadan) et considérait cela comme un rallongement du mois de Ramadan. Il se basait sur la pratique des Médinois.
Mais l’apport le plus important de l’imam Mâlik est la reconnaissance des us et coutumes des contrées si celle-ci ne s’opposait pas à un texte clair et véridique. C’est une des raisons de la propagation de l’école Malikite en dehors du monde arabe : Andalousie, Afrique du nord etc. En effet, les us et coutumes de ces pays n’étaient pas ceux des arabes et en tenir compte dans la législation a facilité l’acception de l’islam dans ces pays.
Qu’Allah récompense à sa juste valeur ce drapeau de la science et de la sunna et l’accueille dans les largesses de son paradis auprès de notre bien aimé prophète, Allah exauce ma prière Amin.

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