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QUTUF... : L'Imâm Mâlik
 
 

La mihnah : l'épreuve de la flagellation (146 H ; 53 ans)

Tous les grands savants de cette nation ont connu des épreuves et ont du endurer l'injustice des gouvernants et l'incompréhension des hommes de leur époque. Plus le savant est droit et n'accepte pas de compromis avec les tyrans, plus leur cruauté est grande. Ce fut le cas de Mâlik. La première des épreuves que l'Imam a vécue à la quarantaine est le fait des Khawârj الخوارج. En l'an 130, leur chef Aboû Hamza أبو حمزة الخارجي attaqua la Mecque et les pèlerins. Ce fut un bain de sang et toutes les familles mecquoises et Médinoise ont eu des martyrs. Rabia, le cheikh de Mâlik, a été médiateur pour arrêter la boucherie. Mâlik a vu les deux lieux saints être le théâtre de destructions et de crimes condamnés par le Coran et la sunna. Mais l'épreuve la plus sévère serait parvenue en 146 AH, selon la version la plus admise. Les historiens ont divergés sur les raisons pour lesquelles Mâlik fut fouetté sous le Califat de Aboû Ja`far Al-Mansoûr. Ils avancent pour cela différentes causes et circonstances.

La première raison avancée serait un complot fomenté par les adversaires de Mâlik. Selon Muhammad Ibn Jarîr محمد بن جرير, Mâlik enseignait un hâdîth qu'il tenait de ثابت بن الأحنف Thâbet Ibn Alahnaf qui voyait la nullité du divorce sous la contrainte ليس على مُستكره طلاق. Ja'far Ibn Soulaymân جعفر بن سليمان, cousin du calife Ja`far Al-Mansoûr le calife Abbassite, venait d'être nommé gouverneur de Médine. Les adversaires de l'Imam profitèrent de cette occasion pour salir la réputation de Mâlik auprès du nouveau gouverneur. Ils lui font croire que Mâlik enseigne ce hâdîth pour faire comprendre aux Médinois que l'allégeance qu'ils avaient prêtée au calife était sous la contrainte et que donc elle est caduc. Ja`far aurait fait venir Mâlik et lui ordonna de ne pas enseigner ce hâdîth. Mâlik aurait refusé d'obtempérer ce qui entraîna la colère du gouverneur. Il ordonna que Mâlik soit fouetté et enfermé dans sa demeure avec interdiction d'enseigner. Cette version a beaucoup de partisans et de nombreuses personnes ont temoigné dans ce sens.

La deuxième raison serait purement politique, les médinois auraient demandé à Mâlik s'il était licite de s'allier à la révolte de Muhammad Ibn Abî `Abd Allâh Al-Hasan محمد بن عبد الله بن الحسن (النفس الزكية) surnommé « l'âme purifiée ». Ce descendant de 'Ali était en train de fomenter une révolte contre les Abbassides. Les injustices, la décadence de la royauté et l'allégeance à Aboû Ja`far Al-Mansoûr qui a été obtenu sous la contrainte, ont eu raison de la patience des populations. Mâlik aurait alors soutenu que la contrainte annule l'allégeance faite au calife et que le soutien à Muhammad Ibn Abî `Abd Allâh Al-Hasan est légitime pour plusieurs raisons : il est de la maison du prophète et il combat l'injustice. Le gouverneur de Médine ayant appris cela, fit venir Mâlik et ordonna de le fouetter. Cette version est peu probable du fait même de Mâlik ; en effet il ne s'intéressait pas au fait politique et n'encourageait pas la révolte sur les gouvernants.

La troisième raison serait une raison purement légaliste. Mâlik ne reconnaissait pas 'Ali comme quatrième calife bien guidé. Les Abbassides se réclamant de la maison et de l'affiliation du prophète, voyaient en cela une offense. Ils auraient alors décidé de le punir de son impertinence. Bien que Mâlik en effet ne reconnaissait pas le titre de calife bien guidé à 'Ali, cette opinion est une extrapolation et ne semble pas être la seule raison de la flagellation.

C'est la première version qui est connue comme étant la plus proche de la vérité. Mâlik enseignait le hâdîth cité plus haut. Mâlik allait à l'encontre de l'avis des juristes de Médine et l'avis de Mâlik se propagea dans la ville. Il parvint à Ja`far, gouverneur de Médine et cousin du Calife Al Mansûr, que l'Imâm Mâlik annulait l'allégeance qu'ils reçurent des gens. Quand les gens de Médine se posaient la question de la légalité de soutenir la révolte de Muhammad Ibn Abî `Abd Allâh Al-Hasan, pour ne pas répondre directement, on prit l'habitude de dire : « le divorce sous la contrainte est caduc ليس على مُستكره طلاق ». Certaines personnes pensent que cette allégeance a été extorquée sous la contrainte, et que le jugement de Mâlik rendait l'allégeance caduque. Certains proches de Ja`far lui recommandèrent d'agir avec prudence. En effet, l'Imâm Mâlik jouissait d'un rang élevé auprès du Calife et il avait le soutien et l'admiration de tout Médine. Ja`far envoya des gens demander à l'Imâm le jugement légal relatif au divorce forcé, puis les prit pour témoins, fit venir Mâlik pour lui demander de revenir sur son jugement. Mâlik refusa de se soumettre. Il est peu probable que Mâlik ait appelé les gens à la révolte contre Al Mansoûr. Mâlik était très légaliste et voyait l'interdiction de se révolter contre le pouvoir en place, il préconisait la patience et le conseil aux dirigeants. Mâlik interdisait même d'insulter ou de maudire les dirigeants. On rapporte qu'à la même période on lui demanda s'il est licite de combattre ceux qui se soulèvent contre le calife. Mâlik a eu une réponse très subtile, il répondit : «  Oui, si le calife est comme 'Omar Abdel 'Aziz  ». En effet 'Omar Abel 'Aziz était nommé le cinquième calife bien guidé. Alors on lui demanda : «  Et si le calife n'est pas comme 'Omar Abdel 'Aziz ?  ». Mâlik dit alors : «  Laisse les, Dieu se venge des injustes par d'autres injustes, et Dieu se vengera des deux ensuite  ». Son refus de revenir sur sa fatâwâ est à mettre au compte de son estime à la parole prophétique et que la science n'a pas à se soumettre au plaisir du pouvoir. Ja`far ordonna qu'il reçoive soixante-dix coups de fouet. Mâlik fut fouetté et une partie de la chair de son épaule se détacha. Son épaule se déboîta et il en perdra l'usage. Il fut reconduit chez lui entre la vie et la mort, il sera mis en résidence surveillée avec interdiction d'enseigner et de voir des personnes. La nouvelle se propagea à Médine et la ville allait entrer en ébullition sous la colère des Médinois indignés. Cette version fut rapportée par Al Wâqadî الواقدي. L'incident parvint rapidement au Calife, qui exprima à son tour son indignation et affirma ne pas être au courant de cela. Il démit son cousin de son poste de gouverneur et le fit venir de Médine à Bagdad à dos de chameau. En outre, il demanda à l'Imâm Mâlik de bien vouloir venir à Bagdad, mais le juriste de Médine déclina cette demande. Le Calife envoya alors une lettre à Mâlik l'informant qu'il souhaiterait le voir à la prochaine saison de pèlerinage. L'Imâm rencontra ainsi le Calife à Mina. Al Mansoûr le voyant quitta l'endroit où il était assis, s'installa sur un tapis par terre et ne cessa de demander à l'Imâm de s'approcher de lui, jusqu'au point où leurs genoux se touchèrent, pour ainsi manifester son affection pour le juriste médinois. Puis le Calife jura qu'il n'avait guère ordonné ce qui fut, qu'il n'était même pas au courant, et raconta son énorme indignation. Il s'excusa auprès de l'Imâm Mâlik et l'informa qu'il avait ordonné que Ja`far soit châtié et humilié. Mais l'Imâm Mâlik loua Dieu, salua son Prophète et dit au Calife qu'il pardonnait à Ja`far pour son lien de parenté avec le Prophète et son lien de parenté avec le Calife. Puis la conversation se prolongea entre les deux hommes et le Calife aborda les récits des prédécesseurs et des savants, les sujets consensuels en matière de jurisprudence, et les questions qui font l'objet de divergences entre les juristes, au point que l'Imâm Mâlik attesta de sa culture et de son intelligence. A cette occasion, le Calife demanda à l'Imâm Mâlik de rédiger un ouvrage, adoptant une voie médiane et consignant ce qui fit l'unanimité des Compagnons et des Imâms parmi les savants. Il promit à l'Imâm Mâlik de diffuser cet écrit dans les pays musulmans afin que les gens s'y tiennent. Mâlik gardera des traces des sévices qu'il a subis. Ibn Hamad rapporte qu'après cet incident, Mâlik s'aidait d'une main pour bouger l'autre. Nous ne possédons pas de version de cet événement relaté par Mâlik lui-même. La question qui reste en suspens n'est pas la raison mais plutôt le comment. Ja`far a t'il agi seul ou sous les ordres d'Al Mansoûr. Comment la décision fut prise de faire subir un châtiment au savant le plus populaire de Médine sans tenir compte de la colère et du soutien de la population. Répondre à ces questions permettrait de mieux comprendre la relation entre les gouvernants et les hommes de sciences de cette époque. La conséquence de ceci est une forte augmentation de la réputation d'intégrité de l'Imam Mâlik à Médine et dans tout le monde musulman. En effet, Allah le très Haut dit dans son saint livre dans la sourate Muhammad verset 31

ولنبلونكم حتى نعلم المجاهدين منكم والصابرين
Nous vous éprouverons certes afin de distinguer ceux d'entre vous qui luttent [pour la cause d'Allah] et qui endurent, et afin d'éprouver [faire apparaître] vos nouvelles.

Les épreuves sont la base de la sélection naturelle, c'est une loi de la nature et c'est la loi divine. Un acte rachète une vie ou la détruit. L'homme est devant ce choix continuel : le refus ou l'acceptation. Le sot pleurniche et le savant utilise l'épreuve pour s'élever dans ce monde et dans l'au-delà.

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