Fermer les portes à l'illicite : Sadd adh-dharâi' - سد الذرائع

C'est l'un des principes du droit musulman que le malékisme a toujours utilisé dans le domaine de la jurisprudence, à tel point qu'un grand nombre d'Ouléma pense qu'il est spécifique à cette école seulement, bien qu'il soit relativement appliqué par d'autres écoles juridiques. Le mot Dharâi' signifie selon Ash-shatibi « l'utilisation d'un moyen licite pour arriver à une chose interdite », et le verbe « sadda » signifie barrer ou empêcher. Le concept de Sadd adh-dharâi' consiste donc à empêcher l'utilisation des choses licites en islam afin de pouvoir commettre des interdits ou Sadd adh-dharâi' consiste à condamner de manière préventive ce qui mène au mal. L'Imam Mâlik, en suivant toujours sa démarche dans la jurisprudence islamique qui consiste à viser les grandes orientations de la Sunna et ne pas se limiter seulement aux textes, considérait le principe de Sadd adh-dharâi' comme l'une des références de son école. Ce qui a amené Ash-Shatibi à dire que «Mâlik l'a appliqué dans plusieurs cas d'espèce». L'imam Mâlik interdisait par exemple « Bay'a Al Ajal » qui consiste à vendre un produit à quelqu'un à 100 Euros par crédit, et le lui racheter, séance tenante, à cinquante Euros parce qu'il se trouve dans le besoin. Dans Ar-Rissalah , on peut lire : « Quand on vend une marchandise à terme, on ne peut la racheter à un prix moindre ». Pour les Malékites, ce genre de pratique n'est que de l'usure. Ils interdisent aussi le fonçage de puits sur la voie publique par crainte de nuire aux passagers. Les Shafi'ites ainsi que les Zahirites rejettent ce principe. Quant aux Hanbalites et Hanifites , ils l'adoptent et l'appliquent parfois, mais pas au même niveau que les Malékites. Un autre exemple la vente d'armes est licite, mais la vendre à des brigands est illicite. Veiller tard n'est pas interdit mais s'il empêche de se lever pour effectuer la prière du fajr, veiller devient interdit. Une fatwa a été particulièrement critiqué est celle de l'homme qui voit seul la nouvelle lune de Shawwal (jour de l'aïd), Mâlik lui interdit de manger pour que les gens ne l'utilise pas comme justificatif pour désobéir à Dieu. Bien entendu, le jour de l'aïd est interdit de jeûner, mais il faut attendre l'annonce officielle de la nouvelle lune.

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