Le consensus juridique : Ijmâ - الاجماع
L'ijmâ' (إ ِجْمَاع unanimité; consensus) est une des sources du droit musulman, après le Coran et la Sunna. Le consensus juridique, Ijmâ`, est une autre preuve législative pour toutes les écoles juridiques. La différence réside dans la définition du terme de consensus et du contenant du terme consensus. La définition la plus souvent admise est : l'accord des juristes et des savants musulmans sur une question donnée. Dans son Mouwatta', Mâlik donne la définition suivante :
وما كان فيه الأمر المجتمع عليه فهو ما اجتمع عليه أهل الفقه والعلم ولم يختلفوا فيه
« En ce qui concerne ce qui fait consensus c'est la chose sur laquelle s'accordent les juristes et les gens de science, sans divergence. »
Il semblerait que l'Imâm Mâlik entende par "les juristes et les gens de science", les savants et les juristes de Médine sans tenir compte des autres. A plusieurs occasions, l'Imâm Mâlik introduisait un jugement juridique par : "L'opinion qui fait l'objet d'un consensus chez nous الأمر المجتمع عليه عندنا ". Par cela :"L'opinion qui fait l'objet d'un consensus chez nous", il renverrait à l'opinion qui fait l'unanimité à Médine par la pratique. Ainsi il identifie deux consensus : le premier les savants de Médine et le deuxième celui de ses contemporains. C'est pour cette raison que certains savants affirment que le consensus juridique chez Mâlik, c'est la pratique des gens de Médine. La religion, ses fondements et ses branches, furent transmis et appliqués à Médine de génération en génération, depuis le temps des Compagnons. Ainsi, la pratique des savants et juristes médinois reflète avec fidélité ce qui fut transmis par les pieux prédécesseurs. C'est pour cette raison, que l'Imâm Mâlik préférait le consensus des gens de Médine aux hâdîth dits ahâd .
L'Imâm utilisera souvent dans son ouvrage le consensus pour justifier une opinion comme c'est le cas pour les particularités dans l'héritage. Nous retrouvons aussi la même argumentation pour ce qui est des règles de vente.
RETOUR