Femmes d'Islam

Au nom d'Allah le très Haut et très Juste et le salut sur son prophète Mohamed et sa descendance ainsi que tous ses compagnons et leurs descendances jusqu'au jour de la récompense suprême.

Il n'y a pas de sujet qui me tient plus à coeur que celui parlant des femmes et parlant aux femmes. Chaque humain est le fruit d'une femme, mis à part Adam et Eve, nous sommes tous des personnes qui ont déçu toutes les espérances que l'on fondait sur eux. En tant que fruit, nous sommes don de Dieu et le produit de l'effort humain. Nous avons donc au moins une relation avec une femme : notre mère. On peut ne pas avoir de soeur, de tante, d'épouse, mais que nous soyons homme ou femme, nous avons tous une mère. Tous admettent le rôle essentiel de la mère dans le futur individu que nous serons, tous lient la mère avec l'affectif, tous doivent à leur mère leurs premières impressions de cette vie, tous ont élus domicile dans cette mère. Nous sommes tous, d'une manière ou d'une autre, des Aliens de nos mères. Ce séjour dans le ventre de la mère est génétiquement programmé. Même si notre souvenir ne retient rien de cette période, tous prouvent son importance sur le caractère du futur enfant. Le jour de la naissance est un jour de joie ou un jour de douleur, mais de toute manière, le jour où il y aura une mère et un enfant, et une séparation définitive. Si Dieu me donne vie, à cent ans, je serai encore l'enfant de ma mère, ce fait ne peut être changé, car il découle de la vision divine du monde. Cette même femme est l'épouse de mon père : un seul être, mais deux positions dans la société. On place le paradis sous les pieds des mères et on place la honte dans le sein des femmes. Pourtant, c'est le lien mère-femme qui pose problème dans notre communauté. C'est comme si la mère était un être asexué, la mère n'est pas une femme comme les autres. Pourtant femme-mère ou mère-femme, ce n'est que les deux faces d'une même personne. Si la mère est respectable et une raison d'accéder au paradis, la femme l'est forcément.

Les femmes sont la moitié de la communauté, elles sont sa force vive. Elles sont les génitrices de l'humanité, les éducatrices de notre jeunesse, elles sont les architectes de la oumma de demain. Le jour où on a négligé les femmes, ce jour-là, la nation a sombré dans une déchéance sans fin. Cette déchéance ne prendra fin que le jour, où elle redonnera à celle qui a fait le triomphe de l'islam du début, sa place dans la société.

La première à se convertir à l'islam est une femme, le premier soutien du prophète est une femme, le premier martyr de l'islam est une femme, le premier enfant né dans l'islam est une fille, le dernier conseil que donna le prophète sur son lit de mort les concerne, et la moitié des hadiths du bien aimé sont rapporté par une femme. Je pourrais à l'infini continuer à citer le mérite des femmes dans l'islam. Je pense que tous les musulmans connaissent ça, et pourtant, combien de mal leur est fait, combien d'injustices elles supportent. Ceux qui parlent en leurs noms, leurs font encore plus de mal, elles sont le sujet de prédilection des adversaires de l'islam. L'islam serait le pire ennemi de la femme, il est le facteur essentiel de son oppression et de son malheur. « Réformons pour sauver la femme », les voix viennent de toutes parts, de nos maisons comme de celles de nos voisins. Les pauvres afghanes victimes des affreux talibans, les iraniennes des ayatollahs etc. Qui parle des femmes tchétchènes sous les bombes russes, ou des victimes des bombardements et des crimes de l'état sioniste en Palestine et Liban ; qui parle des pauvres américaines qui sont détruites par le crack et la prostitution, ou des femmes qui sillonnent nos rues venant des ex-pays communistes, de belles blondes pas chères. C'est aussi ça une femme, c'est aussi ça ma mère, doit se dire quelqu'un. La femme est victime partout, car partout elle a le même prédateur : le mâle. Les raisons évoquées par le mâle sont aussi infinies que l'est, l'étendue de sa bêtise, la religion en est une parmi d'autres. Des alcooliques tuent au volant de leurs voitures de pauvres innocents, est-ce qu'il faut interdire la voiture!!! C'est pourtant comme ça que l'on traite le problème des femmes musulmanes : l'islam est la cause, débarrassons nous de l'islam et tout ira bien. Des associations de femmes sont au premier rang pour dénoncer le pouvoir de la religion et des imams de banlieue sur les jeunes des cités, elles luttent contre l'intégrisme dans les cités. Il y a à peine quelques jeunes au milieu de vieux retraités, quel pouvoir ! Quelques jeunes en djellaba et Nike tiennent le sort de toute une génération de jeunes filles entre leurs mains! A moins que ça ne soit leurs cousins amateurs de rap et qui n'ont eu pour seule éducation sentimentale que des cassettes porno. Pour eux « les meufs » ça n'est que de la viande. Ils sont à l'image de la société qui les a formé. On ne peut pas vendre un yaourt ou une voiture sans montrer une femme nue, le nu fait vendre à moins que ça soit le nu que l'on vende. La femme : un produit de consommation comme un autre, on s'en sert et on jette. Où sont les défenseurs de la dignité de la femme!

Cette rubrique s'appelle « Anti, antounna », qui, en arabe indique le pronom « tu, nous » mais au féminin. En effet, l'arabe distingue bien le « tu, nous » masculin du « tu, nous » féminin. Et alors me diriez vous, le langage est le meilleur moyen de comprendre une civilisation. Si la langue dissocie le féminin du masculin, ce n'est certes pas pour mieux le cacher ou mieux l'opprimer. On distingue souvent pour que chacun ait sa place et se distingue de l'autre. On peut continuer à voir même avec une paille dans l'oeil et même avec une poutre, mais il faut s'en débarrasser pour avoir une bonne vision. Je sais que je vais dire des choses qui vont en faire sauter plus d'un au plafond, être musulman c'est surtout ne pas craindre de dire la vérité, même sur soi. Depuis que j'ai commencé à user le fond de mes pantalons sur les tapis des mosquées en tant qu'élève et plus tard en tant qu'enseignant, je me suis toujours opposé à ce que la plupart des musulmans considère comme une évidence : l'homme est supérieur à la femme. Nous comprenons toujours ce qui nous arrange et ce qui nous avantage, cette hiérarchie, homme devant, femme derrière, est tellement ancrée dans nos sociétés que les femmes l'enseignent à leurs filles et établissent elles-mêmes, sans aucune contrainte, une différence entre un garçon et une fille. Des savants de très grande renommée ont servi d'alibi à de prétendues preuves d'un comportement indigne d'un musulman. Je suis autant étonné que dans mon pays la France, au 21ème siècle, on propage de telles fausses vérités. La très vieille théorie catholique de la faute originale commise par Eve et qui est la cause de notre souffrance sur terre, commence à trouver un écho dans la communauté des croyants en Europe.

La femme est un Coran marchant sur terre. Quand je vois une soeur portant simplement son hijab, je me sens petit devant elle. Quand je vois les foules de jeunes filles qui viennent aux conférences et qui ont une soif de savoir et une boulimie de connaissance, je me sens ignorant, inculte. Cette rubrique avec l'aide du tout Puissant s'adresse à vous les musulmanes, qui voulez comprendre votre foi dans le monde actuel, sans renier ce qui fait la musulmane. Elle s'adresse aussi à toi, mon frère, pour qu'enfin tu puisses voir ton autre moitié avec le simple regard de la foi de Dieu. Elle s'adresse enfin à tous les autres qui n'ont rien à voir avec nos convictions pour leur ouvrir les yeux sur une réalité qui leur est voilée et non par le foulard de nos soeurs. Mon bien aimé et maître Mohamed, sur lui le salut et les bénédictions divines, avait dit que cette nation triomphera par ses plus faibles. Ta parole est vérité, prophète de Dieu, cette nation se redressera j'en suis sure grâce aux plus faibles : vous, mes soeurs. Qu'Allah entende ma prière et fasse que je vive assez longtemps pour la voir se réaliser. Et ma dernière parole est la gloire et louange à Allah, et le salut sur Mohamed, sur lui le salut et les bénédictions divines. Amin.

Haut de page